Un ami l’autre jour m’a demandé la définition d’un geek. Je pense qu’on devient tous plus ou moins des geeks d’une certaine manière, puisque nous passons tous de plus en plus de temps sur internet. De plus en plus de gens maitrisent internet et les outils informatiques.
Mais j’ai personnellement une petite préférence pour les geeks qui réalisent ce genre de vidéos:

En association avec RWW, a lieu ce soir au Rensselaer Polytechnic Institute une conférence de très haut niveau. On y retrouvera des gens exceptionnels tel que:

• Tim Berners Lee : Inventeur du World Wide Web et directeur du W3C.
  
• Jim Handler : Directeur scientifique de la DARPA (ceux qui ont inventé internet) et éditeur en chef de l’IEEE.
• Deborah McGuinness : Inventeur de OWL, technologie clé du web sémantique.
• Wendy Hall : Cofondatrice du projet Web Science, j’en avais parlé dans les premiers billets de mon blog.
• Nigel Shadbolt : Un autre joyeux luron du WSRI (celui là je le connais moins).
• Nova Spivack : Co-fondateur de EarthWeb en 94 (1ère web agency). CEO de RadarNetworks. Guru du web sémantique.

La conférence est diffusée en live ici. Vous aurez même possibilité de poser vos extraordinaires questions.
Début 20h30, heure de paris. Tout ce petit monde essaiera de répondre à une interrogation très simple:

Quel est le futur du web ?

note: Conférence terminée…Wouahh, c’était dense ! J’ai pris pas mal de notes. Je ferais sûrement un résumé ce week end. En attendant RWW a blogué en direct l’événement, si vous êtes pressés allez lire leur compte rendu (en anglais)

Si vous lisez ce blog c’est que vous connaissez un minimum l’histoire du web, vous savez qui est Tim Berners Lee, vous avez même peut être entendu parler du GGG, voir même lu « weaving the web« . Car pour lire des articles sur le web sémantique et la portabilité des données, il faut être un peu barré et aussi avoir quelques notions sur l’histoire du web. Mais bon, comme je suis plutôt sport, je vais quand même remettre TBL dans le contexte actuel.

A la différence de beaucoup de grands inventeurs qui ont développé leurs trouvailles avec une équipe. TBL a crée seul le web. Il a inventé le protocole HTTP, l’HTML, le premier serveur web et le premier navigateur. Un « browser » qui à l’époque pouvait même éditer les pages webs, en 1990 il avait déjà inventé le concept de wikipedia. En réalité, en 1990 il rêvait déjà d’un web très proche du « web 2.0 » de 2005, un web social, un web de partage. TBL aura attendu 15 ans. 15 longues années pour que son rêve devienne réalité. Et c’est long 15 ans quand dans votre tête vous portez un rêve tel que LE web. Et aujourd’hui, à travers le W3C, association qu’il a crée pour préserver le web, Tim Berners Lee porte un nouveau rêve, un nouveau web: le web sémantique. Et avec lui son lot de technologies (RDF, SPARQL, OWL, GRDDL) Et peut importe le temps, les réticences, les sceptiques, et les cons. Le web sémantique sera car Tim (Dieu) Berners Lee l’a voulu !

Je dis Dieu mais j’exagère à peine. La rumeur dirait que Alexandre aurait sur sa cheminé le disque dur contenant le commentaire de Berners Lee sur son blog 🙂
A propos de commentaires, je vous conseille la longue interview de TBL par Paul Miller. Le transcript de la discussion est bien utile car le TBL a un accent un peu mystique.
J’ai personnellement retenu les points suivants:

Mauvais marketing du web sémantique

Plutôt que de présenter le web sémantique avec ses ontologies et ses possibilités de « reasoning ». Il aurait mieux fallu insister sur le premier bénéfice immédiat: l’interopérabilité et la portabilité des données qui permettent le développement de mashups à travers des APIs standardisées.

Des solutions pour la propriété intellectuelle

A partir du moment où les données sont portables, cela ne sert à rien de les copier, il suffit juste de les intégrer, et il devient donc plus facile de retracer la source de l’information. Ceci augmentant la confiance que l’on peut avoir dans tel ou tel type d’information. Peut importe que l’article de blog que vous lisiez soit une information réchauffée, vous pouvez retrouver la source de l’information d’origine en 1 click. De plus comme ces données sont transportées avec leurs meta-données, il devient possible d’effectuer une requête du type: « Dans cette liste d’information, montre moi seulement les données qui utilise la licence « Creative Common » pour pouvoir les utiliser dans mon projet ».

Métaphore sur le web 2 et le web sémantique

Et voila ou nous allons, je suppose, du cheval à la voiture. D’une certaine manière la voiture est plus… Le moteur interne à combustion est quelque chose de plus compliqué, mais il permet des choses que le cheval ne peut pas faire. Il peut tout simplement aller incomparablement plus vite, et avancer pendant bien plus longtemps.
Mais cela n’empêche pas d’aimer les chevaux.

Il admet que le web sémantique est plus compliqué à mettre en place (le gros moteur) mais qu’il permettra d’augmenter les possibilités du web.
Pour lui le web tel qu’on le connait est dépassé. Il vit déjà dans le web 3. Ce mec est un grand malade 🙂

Vous pensez que le web a changé le monde ? Et pourtant nous nous déplaçons encore sur internet avec des poneys. Mais méfiez vous, les premières porches sont en préparation. La mienne est rouge.