L’HTML 5 va-t-il tuer flash ?

posted on mars 9th, 2010 ·

C’est qui le plus fort ? L’hippopotame ou l’éléphant ? Car c’est super fort un hippopotame quand même… L’HTML 5 va-t-il tuer flash ? Ce débat n’en finit pas de m’amuser et je lis avec grand plaisir les billets soutenant cette thèse 🙂 Alors parfois je laisse un commentaire, parfois je me dis simplement « lol » ou « kikou ». Le plus marrant reste quand même la lecture des commentaires qui appuient le point de l’auteur en ajoutant des liens vers des prouesses techniques réalisées avec HTML5: une horloge, un dessin de wini l’ourson ou un tetris multi-niveaux. Finalement mieux vaut éviter les exemples, car si c’est pour regarder des animations en javascript, autant retourner en 2005 avec la découverte redécouverte de l’AJAX.

Pénétration de 95% sur les marchés matures. Des années d’expérience dans le développement et la monétisation de jeux en ligne: FarmVille installé sur plus de 80 millions de comptes Facebook. La majorité de la publicité en ligne (en format display) utilise des bannières flash produites par des agences fortement liées aux produits Adobe. L’environnement de développement est certainement ce qu’il y a de mieux pour faire de l’animation vectoriel et la communauté Flex a très largement dépassé celle de silverlight. A cela s’ajoute des années d’expérience qui ont permis d’améliorer les performances (même si encore aujourd’hui critiquées) du flash player, qui avec sa version 10.1 va sans doute propulser la majeure partie des jeux du Nexus One.

Démarrée suite à la sortie de l’iPad, cette controverse est aussi bête que celle que je lançais il y a 2 ans autour de SVG et SMIL (des technos que je préfère au Canvas et qui sont tout aussi peu implémentées par les navigateurs). Alors la prochaine fois que vous tombez sur un article prônant la mort de Flash et présentant la dernière animation de baleine à la mode, prenez le temps de lire les commentaires et d’y laisser un petit lapin en HTML 4:

 (\_/)
°(O o)°
 (")(")

Et hop un article de plus pour ma section craquages 😉

→ 18 CommentsCatégories: Uncategorized

Le web français… ça bouge ?!

posted on mars 3rd, 2010 ·

Il y a 1 an Ouriel Ohayon quittait techcrunch.fr après 3 années de blogging intensif. Le départ de cette figure emblématique du web français s’est suivi d’une année de black-out où l’écosystème s’est retrouvé coupé de sa source principale d’information. A cela s’ajoute une crise qui n’en finie pas, des lois et des projets de lois inquiétants, et la mauvaise habitude de vivre dans le passé. A peine crée et déjà fermé, FranceWideWeb exposait sur 300px de haut une bannière mettant en avant des entrepreneurs disparu du web français depuis bientôt 10 ans.

Je ne reviendrais pas sur toutes les lacunes de l’écosystème français, mais la ferme célébrité faisant un bide, on aurait peut être préféré une star-academy des entrepreneurs (surtout en cette période de médiatisation des bonus et de diabolisation du patronat). D’ailleurs Julien il est ou mon Golden parachute ? Hein quoi ? Un parachute en bois ? :/ A propos de finance, c’est justement le gros point positif de ce début d’année. D’un côté KIMA Ventures, co-fondé par Jeremie Berrebi et Xavier Niel semble être option intéressante pour des entrepreneurs webs cherchant du capital d’amorçage. Dans le même temps ISAI, en devenant un Fond Commun de Placement, se repositionne plus late-stage et s’assure la capacité de pouvoir soutenir le développement de projets. Le financement de startup étant une activité locale, il est très important d’avoir ces structures financières à Paris, c’est maintenant chose faite !

Autre point particulièrement positif: de nouveaux réseaux d’information spécialisés dans l’écosystème web. Que cela soit Cédric Giorgi (TC), Roxanne Varza (TC + TechBaguette), Richard Menneveux (FrenchWeb) ou Thierry Rousseau et Vincent Chaigneau (TechMeUp), toutes ces voix apportent beaucoup de fraicheur et d’actualité. Ces sources d’information sont toutes aussi vitales que les business angels, incubateurs et lieux de réseautage pour s’assurer un écosystème vivant ! Et il suffit de jeter un oeil outre atlantique pour s’en convaincre…

Vous conviendrez qu’il reste encore de nombreux points noirs avant d’obtenir un écosystème comparable à celui de la Silicon Valley ou d’Israël. Mais en ce début 2010, force est de constater que… ça bouge !

→ 10 CommentsCatégories: Uncategorized

SMOB: du micro-blogging pour le web des données

posted on février 25th, 2010 ·

smob

SMOB est une application de micro blogging (tout comme Twitter) qui se différencie par une architecture ouverte et distribuée. A la différence de status.net, projet lui aussi open source, SMOB met l’accent sur les technologies du LinkedData qui permettent une plus grande interconnexion avec le reste du web des données. Prototype réalisé il y a 2 ans dans un cadre universitaire, projet relancé il y a peu avec des ambitions toutes autres, je vous propose une interview de son concepteur Alexandre Passant:

NC: La précédente version de SMOB a plus de 2 ans maintenant, pourquoi relancer le projet aujourd’hui ?

AP: On s’est dit que c’était dommage de laisser ça dans les cartons, notamment avec d’une part la montée en puissance du Linked Data (data.gov, NY Times, BBC, etc.) et d’autre part le développement de différentes initiatives autour du « semantic microblogging ».
Il faut aussi dire qu’on a tous été pas mal occupé durant cette période (écriture de thèse notamment), ce qui a fait que le projet est resté longtemps en stand-by.

NC: Depuis 2 ans, l’écosystème du web sémantique a beaucoup changé, comment cela s’est-il traduit dans cette nouvelle version ?

AP: Un des points majeurs est selon moi la montée en puissance de l’initiative Linking Open Data et du nombre de datasets utilisables dans SMOB. On peut aussi évoquer les nouveautés technologiques autour de SPARQL, RIF, OWL2

Dans la première version, la possibilité était offerte de « rendre intelligent ses #tags » en les liant à DBpedia. Par exemple en ajoutant le tag #galway et en le liant à http://dbpedia.org/resource/Galway on pouvait identifier qu’il s’agit d’un message évoquant l’Irlande. Dans cette nouvelle version ces liens se font plus largement, avec la possibilité de brancher SMOB a n’importe quel service proposant un endpoint SPARQL et ainsi se voir suggérer des ressources pour les tags utilisés.

Parmi les autres nouveautés en lien avec le web sémantique, je mentionnerai notamment l’utilisation de RDFa : chaque page / billet de SMOB étant représenté en RDFa, avec SIOC, FOAF, MOAT et OPO. Autre point intéressant: l’utilisation de SPARQL et SPARQL/Update pour communiquer entre hubs. L’architecture a été complètement revue pour laisser place à un système encore plus décentralisé.

NC: Quelles sont les évolutions, fonctionnelles et techniques, à venir ?

AP: Il y a encore des choses sur lesquelles on travaille et qui doivent être implémentées dans la version publique, notamment la notion de « faceted presence » pour diriger différemment ses messages en fonction du contexte, et la possibilité non seulement de tagguer mais aussi de « créer de la connaissance » depuis les updates (comme le font TwitLogic ou Smesher, de Benjamin Nowack, auteur de ARC, la librairie PHP qui propulse SMOB). Un support identi.ca est également prévu (SMOB pouvant déjà être utilisé comme client Twitter), ainsi que l’utilisation de oAuth.

NC: A qui est destiné SMOB ? Est-ce un produit pour les fans de web sémantique ? Comment souhaiterai tu voir évoluer sa communauté d’utilisateur ?

AP: Destiné en premier lieu à des adeptes du Web Sémantique (« par des geeks pour des geeks ») mais pas uniquement. Le fait de pouvoir utiliser SMOB en tant que client Twitter (lecture / écriture) permet de s’adresser a un public plus large, tout comme des fonctionnalités directement visibles comme la géolocalisation. L’intégration au LinkedData est aujourd’hui peu visible dans l’application, mais à terme devra permettre de créer de nouveaux bénéfices utilisateurs.

Je dirai aussi qu’il peut être utilisé par des gens pour qui le web sémantique n’est pas une fin en soi mais un moyen élégant de rendre ses données interopérables et ouvertes. Ils peuvent très bien utiliser SMOB dans ce but puisque tout contenu publié avec SMOB reste sur le ‘hub’ de l’utilisateur, ouvertement accessible via les standards du web sémantique. Plus d’utilisateurs de ce genre serait une bonne chose pour SMOB, notamment pour leurs besoins en termes de plug-ins de visualisation.

Enfin, l’utilisation de SMOB comme plateforme de microblogging d’entreprise est quelque chose que j’aimerai voir.

NC: Dans ton blog tu évoques la possibilité d’un « support commercial », quelle forme cela pourrait-il prendre ?

AP: Une des possibilités que nous proposons est un support de SMOB (et les développements qui vont avec) pour le microblogging d’entreprise, par exemple une interface avec un annuaire LDAP ou une base de connaissance RDF d’entreprise. Je suis persuadé que le microblogging d’entreprise a de grands jours devant lui mais je ne suis pas persuadé de l’efficacité des solutions actuelles (hormis Status.net). De plus, le coté intégration avec des bases RDF d’entreprise (via les #tags) me parait utile pour l’agrégation de données temps réel sur une thématique donnée (ex: un projet). On peut ainsi lier ses messages aux autres données du système d’information de l’entreprise, voir qui sont les experts sur une thématique, identifier des réseaux sociaux d’entreprise, etc. Ce genre de support est intéressant dans la mesure où SMOB s’adapte aux besoins de l’entreprise et dans le même temps nous pouvons identifier les  limites de l’appli en termes de fonctionnalités ou d’ergonomie.

Une autre opportunité est le sponsoring de features, cela permet de financer des fonctionnalités utiles qui ne sont pas implémentées pour le moment (notamment par manque de ressources). Cela pourrait être un système de templates, une version multi-users, etc…).

Il y a pas mal d’autres choses en prévisions…

NC: D’autres projets dans les cartons ? Envie de prendre la même voie que semsol ?

AP: D’autres projets oui, toujours autour du web sémantique, Web 2.0 et Linked Data. L’idée étant de conserver l’aspect recherche et le pragmatisme pour mettre en avant les bénéfices de ces technos pour l’utilisateur final.

NC: On suivra de prêt tout ça. Merci pour cette interview !

J’ai pu tester la version 2.1 de SMOB et même si l’approche technologique est remarquable, il y a encore beaucoup à faire avant que SMOB puisse séduire les entreprises. Le succès sera indéniablement lié à la valeur crée par le produit, indépendamment des technologies sous jacentes. Le LinkedData et les technologies du web sémantiques aideront elles à créer cette valeur ? Le talent d’Alexandre devrait aider. Un projet à suivre (sur pearltrees et sur twitter SMOB) par tous les passionnés de web sémantique…

→ 1 CommentCatégories: Uncategorized