Mais la spécificité de Powerset réside au final dans une stratégie surprenante de partage de connaissances autour des datacenters. Je l’explique par le fait que Google a fait de son architecture un véritable avantage concurrentiel, et que tout nouvel entrant dans le marché du « search » doit faire face à cette concurrence. Powerset l’a bien compris, d’autant plus que l’équipe contient l’ancien Websearch Architect de Yahoo! : Chad Walters. La stratégie est donc très simple, se servir de l’opensource et de sa communauté pour améliorer leurs technologies.
Quand on jette un œil à la liste des incubateurs, les fonds de capital risque, les universités technologiques, et leur répartition sur le territoire on se rend compte qu’on ne peut plus parler de « silicon valley » mais plutôt de « silicon country » ou « silicon wadi », le nom local.
Un réseau de donateurs qui ont supporté la construction de ces universités et qui supportent toujours certains programmes. Des juifs (ou non) du monde entier qui aident le pays à se développer économiquement.
Liens très fort entre les entreprises et les universités (on retrouve le modèle américain). Très faible taux de chômage des jeunes.
Une fois sortie de l’université avec votre projet. Un bataillon d’investisseurs spécialisés dans le early-stage viennent vous aider à vous lancer. Israël veut d’ailleurs devenir un centre mondial de la finance.
Beaucoup d’incubateurs sont financés par l’état, vous ne payerez rien. Votre entreprise sera crée en 1 jour avec 15$. Je crée actuellement ma propre entreprise, ce n’est pas du tout le même délire ici en France.
On vous aide alors à vous développer à l’international. En effet pas de survie possible sur le marché locale, le business développement est roi.
Le tout dans un contexte multiculturel qu’on retrouve aussi en Californie. Dans la même soirée à Tel-Aviv j’ai rencontré des jeunes travaillant dans la high-tech avec des racines russes, turques, françaises, américaines, éthiopiennes et aux confessions diverses. L’entreprise multiculturelle facteur clé de réussite ?
Aujourd’hui la high-tech représente plus de 50% des exportations.
Il me semble qu’Israël est aujourd’hui le pays rêvé des Geeks. Et nous sommes tous des geeks ? Une économie tournée complètement sur le high-tech, le soleil, des kilomètres de plages superbes, des femmes magnifiques… Et je ne suis pas le seul à avoir fait ce constat, de plus en plus de français effectuent leur alya, faisant au passage flamber les prix de l’immobilier.
Commentaires fermés sur Israël #3: Silicon countryCatégories:Israel
Ce voyage a été tellement dense que je ne saurais par ou commencer. Les parallèles avec la silicon valley californiène sont multiples, je reviendrais dessus. La découverte de ce pays via un axe à la fois historique et technologique est passionnante. Mais aussi la découverte de la culture du pays, qui d’une manière générale a été pleine de surprises, je reviendrais peut être dessus dans un billet futur.
J’aimerais donc commencer par un bref article sur ce qu’est la High-Tech en Israël (les chiffres ici). Pour caricaturer le discours de Yair Shamir, figure emblématique de la high-tech locale, on pourrait résumer cette situation par:
Pas de pétrole
Une région désertique
Des voisins moins développés et parfois hostiles
Une nécessité de se concentrer sur des activités à hautes valeurs ajoutées et facilement exportables.
Bien plus que la high-tech, Israël se focalise aujourd’hui sur le « brain ».
Je ne vais pas développer ici les facteurs de succès mais j’aimerais tout fois appuyer sur deux notions très importantes. Tout d’abord il faut bien se rendre compte qu’Israël n’a pas de marché locale, ou en tout cas très réduit, et toutes les start-up sont donc tournées vers l’internationale. Cela se caractérise par une culture d’entreprise très ouverte, des employés et des investisseurs venant de tous les continents, de toutes religions. Autre point, toutes les personnalités rencontrées dans mon voyage ont évoqués les stratégies de business développement, les partenariats et les opportunités de tel ou tel marché, avec tel ou tel pays. Il y a autant d’entreprise Israélienne au NASDAQ que d’entreprises canadiennes… A cela s’ajoute une fibre entrepreneuriale très forte, on est là-bas bien loin des mentalités françaises…
Le deuxième point se résume par un exemple. Une jeune start-up Israélienne développe actuellement un petit boitier à placer dans votre voiture qui va analyser toutes les caractéristiques de votre conduite (vitesse, accélération, consommation d’essence, etc…). Ce boitier va permettre aux assurances de fournir des tarifs adaptés aux conducteurs. Si vous conduisez bien, vous payerez moins. On pourrait penser que la valeur de l’entreprise réside dans le fait qu’ils seront capables d’équiper toutes les marques, tous les modèles de voiture, de créer des partenariats avec les assurances et les constructeurs, et d’imposer leur standard dans plusieurs pays. Et bien non. On vous apprend là-bas que la vraie valeur réside dans le logiciel permettant de créer le profil du conducteur: un outil très évolué, avec des algorithmes protégés. C’est là que réside le véritable avantage concurrentiel. Tout le reste est copiable d’une manière ou d’une autre par un concurrent.
Résultat ? Tous le reste est « outsourcé » dans différents pays. Le boitier sera très certainement fabriqué en Chine, pays qui prend de plus en plus de place dans la balance du pays. Oubliez les idées préconçues d’un état dépendant des Etats-Unies.