Israël #2: Une vision des hautes technologies

mai 15th, 2008 · No Comments ·

Ce voyage a été tellement dense que je ne saurais par ou commencer. Les parallèles avec la silicon valley californiène sont multiples, je reviendrais dessus. La découverte de ce pays via un axe à la fois historique et technologique est passionnante. Mais aussi la découverte de la culture du pays, qui d’une manière générale a été pleine de surprises, je reviendrais peut être dessus dans un billet futur.

J’aimerais donc commencer par un bref article sur ce qu’est la High-Tech en Israël (les chiffres ici). Pour caricaturer le discours de Yair Shamir, figure emblématique de la high-tech locale, on pourrait résumer cette situation par:

  • Pas de pétrole
  • Une région désertique
  • Des voisins moins développés et parfois hostiles
  • Une nécessité de se concentrer sur des activités à hautes valeurs ajoutées et facilement exportables.
  • Bien plus que la high-tech, Israël se focalise aujourd’hui sur le « brain ».

Je ne vais pas développer ici les facteurs de succès mais j’aimerais tout fois appuyer sur deux notions très importantes. Tout d’abord il faut bien se rendre compte qu’Israël n’a pas de marché locale, ou en tout cas très réduit, et toutes les start-up sont donc tournées vers l’internationale. Cela se caractérise par une culture d’entreprise très ouverte, des employés et des investisseurs venant de tous les continents, de toutes religions. Autre point, toutes les personnalités rencontrées dans mon voyage ont évoqués les stratégies de business développement, les partenariats et les opportunités de tel ou tel marché, avec tel ou tel pays. Il y a autant d’entreprise Israélienne au NASDAQ que d’entreprises canadiennes… A cela s’ajoute une fibre entrepreneuriale très forte, on est là-bas bien loin des mentalités françaises…

Le deuxième point se résume par un exemple. Une jeune start-up Israélienne développe actuellement un petit boitier à placer dans votre voiture qui va analyser toutes les caractéristiques de votre conduite (vitesse, accélération, consommation d’essence, etc…). Ce boitier va permettre aux assurances de fournir des tarifs adaptés aux conducteurs. Si vous conduisez bien, vous payerez moins. On pourrait penser que la valeur de l’entreprise réside dans le fait qu’ils seront capables d’équiper toutes les marques, tous les modèles de voiture, de créer des partenariats avec les assurances et les constructeurs, et d’imposer leur standard dans plusieurs pays. Et bien non. On vous apprend là-bas que la vraie valeur réside dans le logiciel permettant de créer le profil du conducteur: un outil très évolué, avec des algorithmes protégés. C’est là que réside le véritable avantage concurrentiel. Tout le reste est copiable d’une manière ou d’une autre par un concurrent.

Résultat ? Tous le reste est « outsourcé » dans différents pays. Le boitier sera très certainement fabriqué en Chine, pays qui prend de plus en plus de place dans la balance du pays. Oubliez les idées préconçues d’un état dépendant des Etats-Unies.

La suite demain…

A voir aussi l’article de Daniel Rouach, qui fait le bilan de ce voyage sur IsraelValley.

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